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Les attributs de Sappho,
comme ceux de tout poète antique, sont la lyre, instrument
de musique accompagnant la poésie et le rouleau de papyrus
représentant les poèmes de l'époque archaïque
conservés à travers les siècles. Sappho est souvent
accompagnée des dieux Eros ou Aphrodite à laquelle la
poétesse s'adresse dans ses odes, et de personnages historiques
comme Alcée, poète lesbien contemporain de Sappho ou
de figures féminines représentant ses élèves
ou ses amies.
Edith Mora auteure de Sappho
histoire d'un poète (Flammarion, 1966) propose en appendice
une orientation iconographique
(entoilée par saphisme.com avec des illustrations non publiées
dans l'oeuvre papier). Je la cite amplement et j'entoile ici quelques
descriptions publiées par les archéologues et héllénistes français accompagnées,
si possible, des images des vases antiques peints.
LES TERRES-CUITES :
- Bas de relief de terre cuite, (fragment)
- d'époque archaïque [VIe siècle av. J.-C.] sans
doute destiné à être suspendu au mur - la plus ancienne
représentation de Sappho (mais son nom manque), assise, tenant
le barbitos et écoutant un homme (Alcée) qui lui parle.
Trouvé à Mélos (Milo).
- Figurine de terre cuite de Myrina
(en Eolide ou Asie Mineure, proche de Lesbos) :assise, Sappho joue de
la cithare ; un Eros enfant est près d'elle. Conservé
au Musée du Louvre.
LES CINQ VASES ANTIQUES
PEINTS :
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L'hydrie ou la "Kalpis d'Athènes"
conservée à Varsovie : Sapho debout joue du barbitos ( - 510 av.
J.-C.),
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L'hydrie d'Athènes
Sappho avec une colombe est jointe à Apollon & Thamarys (collect.
Jatta à Ruvo en Italie)
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1)
L'HYDRIE (ou la calpis d'Athènes ) DE LA COLLECTION DZIALYNSKI
-
CONSERVEE
AU MUSEE NATIONAL CZARTIRSKI (Varsovie, Pologne)


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Ci-contre l'hydrie ou la calpis à figure
noire de la collection du comte Dzialynski datant de 510
ans avant Jésus-Christ (32 cm de hauteur) conservée au
musée de Varsovie. L'inscription de Sapho est fautée (Phsato)
ou difficilement lisible et porte à interprétation comme
le souligne Longpérier, premier français à avoir décrit
le précieux objet. (voir plus bas). E. Mora (1966) attribue
l'oeuvre à un artiste alors qu'Haspels (1936) l'attribue
au "peintre de Sappho" (voir www.bezley.ox.ac.uk)
“Puis elle
s'avance, étrangement vivante, inspirée, toute blanche
sur un vase noir. L'artiste, probablement Nicosthénès
d'Athènes qui l'a, vers 515, peinte au trait, l'a
délicatement parée de boucles d'oreilles, revêtue
d'un chiton plissé et d'un péplos à pois (ressemblant
à s'y méprendre à un sari hindou). Elle tient la
même haute lyre à sept cordes - le barbytos- sur
le bras gauche et, dans la main droite, le plectre
rattaché par un lien. Le nom de Sappho, dont c'est
ici la plus ancienne inscription ne laisse aucun
doute sur l'identité de cette lyricine au lourd
chignon paré, aux longs yeux sous les sourcils épais.
Or ce vase atteste d'autant plus la renommée à laquelle
elle était déjà parvenue, qu'il est un des premiers,
avec une coupe contemporaine représentant Anacréon,
où soit figuré, non plus un dieu ou un héros, ni
un artiste légendaire comme Orphée ou Marsyas, mais
bien un personnage historique et presque encore
contemporain.”
in Sappho
histoire d'un poète, Edith Mora, Flammarion,
1966, pp.102-103
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|
... Une
calpis à couverture noire très-fine, sur laquelle
on voit une figure de femme debout, jouant de
la lyre. Les chairs, c'est-à-dire le visage, les
pieds et les mains, sont peintes en couleur blanche,
tandis que le reste du personnage, les cheveux,
les vêtements et la lyre, est exprimé au moyen
de traits gravés avec une pointe qui a entamé
le vernis de façon à tracer une sorte de silhouette.
C'est la célèbre Sappho, comme l'indique l'inscription
,
tracée auprès d'elle par le même procédé. L'orthographe
de ce nom diffère sensiblement de celle que nous
montre le précieux vase de Munich, publié par
Steinbüchel (1) et Millingen(2). Mais il faut
remarquer que Ψαπφώ est une forme appartenant
au dialecte éolien, dans lequel étaient écrites
les poésies de Sappho. Or le première caractère
de l'inscription qu'on pourrait regarder comme
une antique figure du π (3), paraît plutôt, après
un examen attentif, être un Φ négligemment tracé,
c'est-à-dire, l'aspiration du Π. Ce changement
a lieu dans le nom Φερέφασα sur un beau vase de
Girgenti (4). Quant au quatrième, sa complication
(que nous n'avons pu que reproduire imparfaitement)
pourrait y faire voir les deux lettres ΠΦ en monogramme.
Peut-être aussi faut-il l'attribuer seulement
à l'hésitation de la main, qui, mal habile à se
servir du poinçon, a fait éclater le vernis presque
partout où elle a passé. Nous lisons donc ΦΣΑΠΦΟ
ou tout au moins ΦΣΑΦΟ ; et l'on connaît aussi
la forme Ψάφω.
le 28
mars 1868, Henri de Longpérier.
in Vases
peints inédits de la collection Dzialynski in
Revue Archéologique nouvelle série, 1868,
I. p. 345 |
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2)
LE CALATHOS OU LE CRATERE D'AGRIGENTE DIT "VASE DE MUNICH"
:
Ci-dessous
"le vase de Munich", datant de 480 avant J.-C. peut-être
dû au peintre Hermonax, trouvé à Agrigente en Sicile, est conservé
au musée de Munich. Ce bel objet attique est un cratère, grand vase
à deux anses, dans lequel les Grecs mélangaient l'eau et le vin.
Cliquez sur le vase pour le voir en grand format. Les commentaires
d'Edith Mora et de Reinach : |
A
la génération suivante, Sappho va franchir un degré de plus
su l’échelle de la gloire, grâce au célèbre peintre Hermonax.
Sur la paroi d’un magnifique calathos, où l’on faisait rafraîchir
les boissons, une des plus belles pièces du musée de Munich,
elle se dresse, droite et fine aux longues tresses (ou boucles
?) brunes qu’enserre le bandeau des poètes, auprès d’Alcée
portant comme elle la lyre et le plectre. Mais, par une
innovation pleine de sens et d’intention, l’artiste a donné
à tous deux la haute taille, supérieure à la normale humaine,
qui était jusqu’alors réservée aux dieux et aux héros. Enfin,...
in Sappho histoire
d'un poète, Edith Mora, Flammarion, 1966, p 103
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"Un
vase à figures rouges, conservé à Munich, représente désignés
par leur nom, Alcée et Sapho ; tous deux tiennent en main
le barbitos et le plectre, qui servait à toucher les cordes.
Le poète incline la tête devant la poétesse ; le visage
de Sapho a une expression sérieuse et même sévère. La scène
répond évidemment à la tradition que reproduit Aristote
(Rhétorique, I, 1367 ; fragt 64 d'Alcée), quand il dit qu'en
réponse à ce vers d'Alcée : "Je veux dire quelque chose,
mais la honte me retient", Sapho a composé ceux-ci
: "Si tu avais le désir du beau et du bien, et si ta
langue ne préparait pas quelque parole mauvaise, la honte
ne se lirait pas dans tes yeux, et tu parlerais honnêtement."
Alcée a-t-il fait réellement à Sapho une déclaration d'amour
que celle-ci aurait repoussée ? La question sera examiné
à propos du fragment d'Alcée.
in Alcée-Sapho
par Reinach et Puech éd. Les Belles Lettres p. 20
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3)
LE VASE DE VARI : HYDRIE ATTIQUE À FIGURES ROUGES CONSERVEE
A ATHENES
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Recollé, ce vase à figures
rouges (d'une hauteur de 30 cm ou 39 cm selon différentes sources
?) fut découvert à Vari près d'Athènes.
Il date du Ve siècle avant Jésus-Chrit. (475-425 d'après www.beazley.ox.ac.uk)
Conservé au musée national d'Athènes, il est attribué
au peintre Polygnotos (par Beazley, Athen-red-figured vases).
Assise sur une chaise ("longue" d'après Collignon
ou dite "klismos" dixit Larnac et Salmon), Sapho lit
ses poèmes. Elle est entourée de la jeune Nikopolis
qui tend une couronne au-dessus de sa tête et d'un groupe
de deux jeunes-filles dont la première tient une lyre
et se nomme Kallis.
Sur la planche suivante
dessinée par Jules Chaplain, les prénoms Nikopolis, Sap (pour
Sappho) et Kallis se lisent facilement au dessus des têtes des
personnages.
Sur le papyrus lu par
Sappho sont transcrits le titre du poème "paroles
ailées" et l'incipit "j'écris mes vers
avec de l'air".
Ci-dessous saphisme.com
vous présentent deux notices du XIXe siècle décrivant ce vase.
Celle de E. Pottier (1888) et de Collignon
|

Cette "planche VII VASE A FIGURES ROUGES"
dessinée par Jules Chaplain membre de l'Institut (académie
des Beaux-Arts) d'après le vase de Vari est extraite du
livre "Les Céramiques de la Grèce propre -
vases peints et terres cuites" par Albert Dumont et Jules
Chaplain (Firmin Didot, 1881). (Livres et gravures sont numérisés
par Digimon - Maison de l'Orient et de la Méditérannée,
Lyon - France.). Des détails de ce vase de Vari illustrent un
timbre
de 1996 et une
télécarte de 2003 grecs :

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E. Pottier offre une notice du vase de
Vari parmi un "choix de vases de la Grèce
propre" dans l'ouvrage posthume d'Albert Dumont
et Jules Chaplain (Firmin Didot, 1888) :
LES
CERAMIQUES
DE LA
GRECE
PROPRE
PAR
ALBERT DUMONT
MEMBRE DE
L'INSTITUT (ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES
ET
JULES CHAPLAIN
MEMBRE DE L'INSTITUT
(ACADEMIE DES BEAUX-ARTS)
TOME PREMIER
HISTOIRE DE
LA PEINTURE DES VASES GRECS
DEPUIS LES ORIGINES
JUSQU'AU Ve SIECLE AVANT JESUS CHRIST
SUIVIE D'UN
CHOIX DE
VASES PEINTS
TROUVES EN GRECE
(1888)
NOTICES PAR
M. E. POTTIER
Sapho
et ses compagnes. - Hydrie à figures rouges
du Musée de la Société archéologique
d'Athènes (1), trouvée à Vari
; en haut de la panse, bande de palmettes réunies
par des volutes ; en bas, grecque régulière
mêlée de croix semées de quatre
points. Haut. 0m30. Depuis que ce vase a été
gravé pour l'ouvrage de M. Dumont, il a été
publié de nouveau par M. Comparetti qui a réuni
les peintures relatives à Sapho (2) Elles sont
au nombre de six :
une hydrie
de la collection Dzialinsky (3), de style archaïque,
avec le dessin du personnage en lignes incisées
sur le fond noir et des applications de blanc sur
les chairs (4) Sapho debout, marchant à droite
et jouant de la lyre ; inscription ΦΣΑΦΟ
un cratère
du Musée de Munich (5) à figures rouges
de style sévère (Alcée et Sapho
debout et tenant chacun une lyre : inscription
ALKAIOS. SAΦO) ;
un vase de
la collection Middleton (6), à figures rouges
de style libre de la fin du Ve siècle : Sapho
assise devant Éros volant qui lui tend une
couronne ; inscriptions ΣAΓΦΩ TAΛAΣ ;
un lécythe
figures rouges, d'un beau style un peu plus tardif
(7) dont on a perdu actuellement [1888] les traces
(Apollon et les Muses, Thamyris assis jouant de la
lyre, Sapho groupée avec Aphrodite, Peitho
et des Éros ; inscriptions APOΛΛΩN, ΦAMYPIE,
ΣAO...
enfin une
hydrie à figures rouges d'Athènes (8)
dont on connait qu'une description : cinq femmes jouant
de la musique et parmi elles Sapho assise avec la
lyre : inscription ΣΑΓΦΛ et
l'hydrie
attique qui fait le sujet de notre planche.
D'après
le style de la peinture et le caractère des
inscriptions (emploi de l'Ω (Oméga), du Σ (Sigma)
et du ?, forme du Λ et du Γ), ce vase peut être
de la seconde moitié du Ve siècle. Il
y a quelques divergences dans la lecture des inscriptions
faite par les savants qui ont examinés l'original
à Athènes. Il n'y a pas d'hésitation
sur les noms des compagnes de Sapho. ΝΙΚΟΓΟΛΙΣ et
KΑΛΛΙΣ. M. Halbherr, qui a étudié les
inscriptions pour M. Comparetti, lit le nom complet
de la poétesse, ΣAΓΓΩΣ (9), là où
MM. Dumont et Collignon ne donnent que ΣAΓ. Sur les
côtés du volumen que tient Sapho
assise, M. Halbherr a lu : ΓTEPAE(+E I et EΓEA, c'est-à-dire
πτερἀ ἔχει ἔπεα, réminiscence de l'expression
homérique ἔπεα πτερόεντα. M. Collignon a déchiffré
pour les premiers mots : IITEPΔET I; M. Dumont IITEAΔET
; M. Heydemann, IITEPOETI (10). L'inscription centrale
se lit assez facilement juqu'à la huitième
ligne : OEOIHEPIΩNE - ΓEΩNAP+ΟΜAI, θεοí,
ἠερίων ἐπέων ἄρχομαι (11). M. Comparetti suppose ensuite
un mot ἄλλων qui ne donnerait pas de sens précis.
L'hypothèse de M. Collignon est plus séduisante,
ἄγγ[ελος] ν[έων] ὕ[μ]ν[ων], et elle s'accorde assez
bien avec la lecture de M. Dumont, mais elle laisse
beaucoup de place aux restitutions. M. Heydemann propose
de lire ἄρχομαι ἄ[δειν]. On ne retrouve malheureusement
pas dans les fragments qui nous ont été
conservés de Sapho ce début plein de
gravité. Mais il n'est pas douteux qu'il ne
fasse partie des oeuvres saphiques. On connait plusieurs
exemplesde ces citations de vers lyriques que les
peintres avaient dans la mémoire et qui étaient
probablement populaires (12).
M. Comparetti
a donné du sujet représenté sur
ce vase une interprétation pleine de tact et
de goût. On sait quelle répugnance les
peintres de vases antiques ont eue pour les sujets
et les personnages historiques : à peine peut-on citer
cinq ou six exemples de ce genre (13). L'inspiration
des artistes s'est toujours maintenue dans une régionde
pure impersonnalité, dès qu'il ne s'agit plus de héros
empruntés aux mythes, à l'épopée ou la tragédie. Ce
caractère d'idéalisme, attribué aux scènes même de
la vie la plus familière, s'est conservé dans tous
les ateliers avec une rigueur qui ne laisse pas de
déconcerter parfois notre curiosité. Comment comprendre
que l'époque de la guerre du Péloponnèse ait été la
plus féconde de la production céramique, à Athènes,
et que pas une seule peinture de ce temps ne rappelle
par un trait quelconque ces tragiques événements ?
Nous y avons sans doute perdu beaucoup, mais d'un
autre côté, on ne saurait trop admirer la nature idéaliste
de cet art grec du Ve siècle qui vit étranger aux
réalités de l'histoire et qui sait reproduire les
scènes les plus intimes de la vie quotidienne sans
que l'actualité y mêle rien de ce qu'elle a de passager
et de vulgaire. Il n'y a nulle part de réalisme plus
vivant, et souvent plus hardi, que dans ces peintures
; mais ce réalisme nait tout entier de l'observation
des formes et des attitudes, de l'étude approfondie
de l'homme en général, jamais d'un homme en particulier.
C'est ce qui donne à ces esquisses une liberté de
dessin et de composition, aui rend très difficile
le rôle de l'interprète moderne. Jusqu'à quel point
l'artiste a-t-il voulu reproduire la physionomie de
tel personnage qu'il désigne par une inscription ?
Dans quel monde réel ou imaginaire l'a-t-il placé
? Quel grain de vérité historique a -t-il entendu
conserver, tout en faisant la part la plus large à
l'invention . M. Comparetti a résolu ces questions,
en ce qui regarde Sapho, avec beaucoup de délicatesse.
La Sapho que nous représente l'hydrie d'Athènes est
l'image convenue et idéale de la prêtresse lesbienne,
telles que l'imaginaient les artistes attiques du
Ve siècle. La réalité historique y occupe fort peu
de place. La légende de Sapho amoureuse et courtisane
en est complètement absente. Si le peintre n'avait
pas précisé le sujet en inscrivant le nom de Sapho
au-dessus de la femme assise et en traçant sur le
rouleau qu'elle tient une citation de ses hymnes,
nous aurions sous les yeux une de ces scènes de gynécée,
si fréquente sur les vases de cette époque, où les
femmes se réunissent pour chanter et pour faire de
la musique (14). C'est ce même modèle, courant dans
les ateliers, qui a été répété ici : l'auteur l'a
simplement rajeuni et lui a donné plus de piquant
en transformant en Sapho la femme assise (15). Mais
tout le reste a gardé son aspect de convention idéale.
Les noms même qu'on voit auprès des compagnes de Sapho
n'ont rien qui rapelle les disciples connues de la
grande Lesbienne. Ce sont des noms de femmes libres
athéniennes, tels qu'on les lit sur d'autres vases
du même temps (16). C'est donc une scène de pure invention
qui traduit le rôle important de la musique et de
la poésie lyrique dans le monde des femmes athéniennes,
en personnifiant ces arts sous une figure plus symbolique
encore qu'historique, celle de Sapho.
Notes
de l'auteur M. E. Pottier :
(1) Collignon,
Catalogue des vases peints, n° 517, pl. V,
n° 29.
(2) Museo Italiano di Antichità classica,
Florence, 1886, t. II, pp. 41-80, pl. VI.
(3) H. de Longpérier. Revue archéologique,
nouvelle série, 1868, I, p. 345 ; Comparetti, op.
1, pp. 47-51, pl. III, n° 1 de Witte, Antiquités
de l'hôtel Lambert, n° 32, pl. III en couleurs).
(4) Cette technique très particulière se retrouve
sur un petit nombre d'exemplaires. Le Musée du Louvre
en possède des spéciments inédits, trouvés en Grèce,
en particulier deux lécythes dont l'un représente
Iris ou Éos volant, avec un caducée et un coffret
dans les mains ; sur l'autre est figurée Éos
tenant dans ses bras le corps de son fis Memnon ;
silhouette entière des personnages en lignes incisées
sur le fond noir, applications de couleur rougeâtre
et blanche par-dessus le noir. Voy. la notice de la
pl. VII. Cf aussi Collignon, op. 1, n° 312
; Notizia dei vasi dipinti vine, a Cuma.
pl. 5, n° 2.
(5) O. Jahn, Vasensmumlung zu München, n° 753 ; Comparetti,
op. 1, pp. 51-57, pl. IV.
(6) O. Jahn, Ueber die Darstellungen gr. Dichter
auf Vasenbild (extrait des Abhandl, der k.
sachs. Gesell. der Wiss. Leipzig, 1861,
p. 712, pl. I, 1 ; Comparetti, op. 1, pp.
57-59, pl. III, n° 2.
(7) Michaelis. Thamyris und Sappho, Leipzig,
1865 ; Comparetti, op. 1, pp. 59-64, pl.
V ; Baumeister. Denkmaler des klass Altert.
p. 1727. fig. 1809.
(8) Mylonas, Bulletin de corresp. hellénique,
IV 1880. p. 373 ; Comparetti, op. 1, pp.
74-76.
(9) Génitif pour Σαφφοὸς. Le vase décrit par M. Mylonas
donne aussi un génitif, Σαπφ[ο]ύ[ς]. Cf. Comparetti,
op. 1, p. 67 et note 2.
(10) Heydemann. Epigraphisches auf griech.
Vasen, dans le Rhenisches Museum,
t. XXXVI, nouvelle série, 1881, pp. 469-470.
(11) C'est sans doute une erreur d'imprimerie qui
s'est glissée dans la transcription de M. Comparetti,
p. 66, ἄρχομει. M. Heydemann lit περὶ τῶν ἐπέων au
lieu de ήερίων ἐπέων.
(12) Monumenti dell' Inst., IX, pl. 54 ;
Arch. Zeitung, 1873, pp. 1 et suiv., pl.
1, coupe de Douris ; Corps inscr. græc.,
n° 7980 ; Koehler. Mittheilungen des deut. Inst.
in Athen., 1881, p. 2, pl. 1, coupe de Tanagre,
citation de Théognis. Pour d'autres inscriptions dont
le sens n'est pas intelligible, cf. Catalog. of
vases in Brit. Mus., n° 903, 965 ; Gerhard, Trinkschalen
und Gefaesse, pl. 17, n° 2 ; Monumenti dell'
Inst., 1856, pl. 20, etc.
(13) O. Jahn, Ueber die Darstell. gr. Dichter,
cite Codrus, Arcélisas, Darius et la Grèce, la Chasse
de Darius. M. Comparetti ajoute la représentation
d'Harmodius et d'Aritogiton (Arch. Zeit.,
1862, p. 284 ; 1869, p. 106 ; 1883, p. 215. Nous citerons
aussi le magnifique vase du Louvre, Crésus sur le
bûcher (Monumenti dell' Inst., 1833, pl.
54. Parmi les poètes désignés par des inscriptions
sur les vases on ne connaît que Musée, Orphée, Linus,
Alcée, Sapho et Anacréon. Homère ne s'est pas encore
rencontré une seule fois, malgré le grand nombre de
peintures inspirées par ses poèmes. (cf. Comparetti,
p. 43.)
(14) Voy. Comparetti, p. 69.
(15) C'est pour cette raison qu'il faut se arder,
comme le dit justement M. Comparetti p. 50, note 3,
de donner le nom de Sapho aux sujets de ce genre qui
n'ont pas d'inscriptions. Le concept de la scène du
gynécée est né le premier, et c'est ensuite qu'on
lui à appliqué le nom de Sapho, d'une façon exceptionnelle
et en précisant alors par des inscriptions.
(16) Voy. les vases cités par M. Comparetti, p. 68
Bull. arch. Napl., nouvelle série, pl. III,
4 ; Élite ceramogr., II, pl. 80 ;
Corp. inscr. gr. 8150.
in Les Céramiques de la
Grèce Propre tome Ier Histoire de la peinture des
vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle
avant Jésus-Christ par Alber Dumont et Jules Chaplain
suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce,
notices par M. E. Pottier. (Firmin Didot, 1881) |
Maxime Collignon et Louis
Couve nous offrent une description du vase de Vari dans le "Catalogue
des vases peints du musée national d'Athènes"
(Paris, 1902) :
-
VASES PEINTS DU MUSÉE D'ATHÈNES
III. — HYDRIES
1241. —
1.289 (1260) (C, 517). — H., 0,39.
Hydrie à
trois anses.
Le Vase a été
recollé. Les lèvres du col sont ornées
de godrons; sur le col, des patinettes très élégantes.
Grecque au bas de la panse.
Au milieu, Sappho est, assise sur une chaise longue; dans
le champ, h côté, on lit : ΣAΓ... Elle est,
tournée à droite, vêtue d'une robe
à longues manches, aux plis très fins, le
bas du corps drapé dans un himation. La tête
est belle, la physionomie gracieuse et fine. Elle tient
des deux mains un feuillet manuscrit dont les lettres
sont lisibles (voir plus loin). A droite, devant elle,
deux jeunes filles en himation se tiennent debout et paraissent
écouter avec une attention respectueuse. L'une
d'elles tient une lyre; l'autre s'appuie sur l'épaule
de sa compagne. Derrière Sappho, une troisième
jeune fille, tournée à droite, étend
une main au-dessus de Sappho, comme si elle s'apprêtait
à la couronner, et, tient l'autre main cachée
sous son manteau. Dans le champ, deux couronnes, l'une
au-dessus de Sappho, l'autre au-dessus du groupe des jeunes
filles. Dans le champ, près de la jeune fille de
droite, on lit : KAΛΛΙΣ. Près de celle de gauche :
ΝΙΚΟΓΟΛΙΣ.
Travail soigné. Les figures de gauche paraissent
plus finement traitées. La composition est très
heureuse. Le style de la peinture et la paléographie
des inscriptions indiquent la seconde moitié du
Ve siècle.
Le feuillet que tient Sappho porte les lettres suivantes
:
ΘEOI
HEPI
ΩN
EΠE
ΩΝ
•ΡΧ
OM
AIA
ΓΓ•
N•
Y•
N•
M. Collignon a proposé
la restitution suivante : ]. M. Heydemann lit : Θεοί ἠερίων
᾿επέων [ἔ]ρχομαι ἄγγ[ελος] ν[ἐων] ὔ[μ]ω[ων]. M. Heydemann
lit : [ἄ]ρχαμαι ᾅ[δειν].
Sur la marge de droite, on lit
: EΠEA (ἔπεα), écrit en travers, et sur celle de
gauche : IITEPΔET, ou bien ΙΙΤEAΔΕT, ou ΙΙTEPOETI.
Ce beau vase a été
publié : 1° dans Dumont, Céram. de
la Grèce propre, 1, pl. VI, p. 359 (Pottier)
; 2° par Comparetti. Museo Italiano, 1886,
II, p. 41-80, pl. VI. On trouvera dans ces deux ouvrages
le catalogue des peintures de vases, relatives à
Sappho. L'inscription
a encore été étudiée par Heydemann,
Rhein. Muséum, 1881, p. 469; Kretschmer,
Vaseninschriflen, p. 93, qui lit : ἂρχομαι ἄλλ[ων].....
ἔπεα πτερόε(ν)τ[α]. |
|
-
4)
L'hydrie d'Athènes (vase
à eau en terre cuite, chez les Grecs anciens) est un vase
à fond blanc où Sappho, appuyée sur les genoux
d'Aphrodite, déesse de la Persuasion et de la Beauté,
reçoit une colombe des mains d'Eros ailé. Sur ce vase
sont également, entre autres, nommés et représentés,
Apollon et Thamarys (collect. Jatta à Ruvo en Italie)
-
-
5)
Vase de la collection Middleton,
aujourd'hui perdu, — IVe siècle.
Vase à fond blanc : Sapho, assise, les pieds posés sur un tabouret,
tient un rouleau de papyrus ; Eros, adolescent ailé, lui tend une
couronne.
-
SAPPHO DE POMPEÏ :
-

Portrait de jeune
fille, dit « de Sappho », Pompéi, Ier
siècle apr. J.-C.
Fresque, diamètre
: 29 cm. Musée archéologique national, Naples.
-
|
«
Aucun portrait grec de Sappho ne nous est parvenu.
Mais peut-être s'en souvenaient-ils ces
artistes originaires de Grèce pour la plupart
, qui l'ont représentée sur des
fresques de Pompéi ; l'une d'elles, surtout
est pleine de vie et de fraîcheur. A vrai
dire, on pense presque à la manière
de Mme Vigée Lebrun devant cette jeune
femme aux grands yeux pensifs, aux courtes boucles
emprisonnées dans une résille, qui
mordille, d'une petite bouche en coeur, le bout
de son stylet, avant d'écrire un poème
sur les tablettes de cire qu'elle tient toutes
prêtes dans sa main potelée. »
Sappho histoire
d'un poète (Flammarion, 1966, p.
104) par Edith Mora. |
|

Planche XII extraite de l'
“Encyclopédie
Méthodique, partie Recueil d'Antiquités, contenant,
I° Têtes Antiques ou Iconographie
II° Costumes des différents peuples de l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age
III° Figures antiques ou iconologie ;
rédigé par Mongez de l'Institut National et de plusieurs sociétés
savantes,
dessinés par Madame Mongez, gravé sous la direction de M. Bouilliard.
A Paris , chez Agasse, Imprimeur Libraire, rue des Poitevins, N°
18. An XII — 1804. ”
Format avec les marges 30,5
x 23 cm, sans les marges 23 x 16 cm
Têtes de Pittacus, Bias, Periandre, Chitlon, Lycurge, Sapho.
La tête de Sapho est ainsi commentée dans le chapitre II section
Première :
SAPHO, lesbienne fameuse par ses
poésies. Fulvius Ursinus a trouvé son portrait sur une médaille
d'argent de Mytilène, ville de l'île de Lesbos & patrie
de Sapho. Elle appartenoit à un cardinal de Farnèse (Fulv.
Ursinus, tab. 129) (Pl. XII n° 6.)
in Encyclopédie Méthodique par Mongez
(1804). |
Cette gravure de la tête
de Sapho dessinée par Mme Mongez et gravé sous la direction de M
Bouilliard se retrouve sur le buste suivant dans Les
Vrais Pourtraits et vies des Hommes Illustres Grecs Latins et Payens
Recueilliz de leurs Tableaux, Livres et Médales (médailles)
Antiques et Modernes -
par André Thevet , Angoumoysin Premier Cosmographe du
Roy A Paris par la veuve I. Keruert et Guillaume Chaudiere Rue St
Jacques (1584)



Les Représentations de Sapho
au Musée d'orsay
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