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La
philatélie saphique : trois timbres répertoriés
chez saphisme.com
Le
musée lesbien chez saphisme.com
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I) ICONOGRAPHIE DE L'ANTIQUITÉ
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Les attributs de Sappho, comme
ceux de tout poète antique, sont la lyre, instrument de musique
accompagnant la poésie et le rouleau de papyrus représentant
les poèmes de l'époque archaïque conservés
à travers les siècles. Sappho est souvent accompagnée
des dieux Eros ou Aphrodite à laquelle la poétesse s'adresse
dans ses odes, et de personnages historiques comme Alcée, poète
lesbien contemporain de Sappho ou de figures féminines représentant
ses élèves ou ses amies.
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Edith Mora auteure de Sappho
histoire d'un poète (Flammarion, 1966) propose en appendice
une orientation iconographique malheureusement dénuée d'illustrations.
Je la cite amplement et vous offre parfois l'image de l'objet décrit
:
LES TERRES-CUITES :
- Bas de relief de terre cuite,
(fragment) - d'époque archaïque [VIe siècle av. J.-C.]
sans doute destiné à être suspendu au mur - la plus
ancienne représentation de Sappho (mais son nom manque), assise,
tenant le barbitos et écoutant un homme (Alcée) qui lui
parle. Trouvé à Mélos (Milo).
- Figurine de terre cuite de Myrina
(en Eolide ou Asie Mineure, proche de Lesbos) :assise, Sappho joue de
la cithare ; un Eros enfant est près d'elle. Conservé
au Musée du Louvre.
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LES VASES PEINTS :
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- Le "Kalpis d'Athènes",
- le calathos ou le cratère d'Agrigente
dit "vase de Munich",
- le vase de Vari ou l'hydrie attique
(pl. VII vase à figures rouges),
- L'hydrie d'Athènes et
- le vase de la collection Middleton
aujourd'hui perdu.
- 1. LE KALPIS D'ATHENES
est un vase
à glaçure noire peut-être fabriqué par
le potier attique Philosthénès. Sappho, peinte en
traits blancs, coiffée d'un chignon, revêtue d'un péplos
à pois et parée de boucles d'oreilles tient sur son
bras la lyre à sept cordes et le plectre dans sa main gauche.
Son nom - Phsatho - est inscrit avec deux fautes d'orthographe.
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2. LE CALATHOS OU
LE CRATERE D'AGRIGENTE DIT "VASE DE MUNICH" :
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Ci-contre "le vase de Munich", datant de 480 avant
J.-C. peut-être dû au peintre Hermonax, trouvé
à Agrigente en Sicile, est conservé au musée
de Munich. Ce bel objet attique est un cratère, grand
vase à deux anses, dans lequel les Grecs mélangaient
l'eau et le vin. Cliquez sur le vase pour le voir en grand format.
"Un
vase à figures rouges, conservé à
Munich, représente désigné par leur
nom, Alcée et Sapho ; tous deux tiennent en main
le barbitos et le plectre, qui servait à toucher
les cordes. Le poète incline la tête devant
la poétesse ; le visage de Sapho a une expression
sévère et même sévère.
La scène répond évidemment à
la tradition que reproduit Aristote (Rhétorique,
I, 1367 ; fragt d'Alcée 64), quand il dit qu'en
réponse à ce vers d'Alcée : "Je
veux dire quelque chose, mais la honte me retient",
Sapho a composé ceux-ci : "Si tu avais le
désir du beau et du bien, et si ta langue ne préparait
pas quelque parole mauvaise, la honte ne se lrait pas
dans tes yeux, et tu parlerais honnêtement."
Alcée a-t-il fait réellement à Sapho
une déclaration d'amour que celle-ci aurait repoussée
? La question sera examiné à propos du fragment
d'Alcée.
in Alcée-Sapho
par Reinach et Puech éd. Les Belles Lettres p.
20
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Ch. Picard dans son article La
Rencontre d'Alcée-Sapho décrit avec force
détail ce calathos et croit à la traditon
de la déclaration d'amour d'Alcée repoussée
par Sappho.
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Ce vase découvert
à Vari près d'Athènes est conservé
au musée athénien. Il est attribué au peintre
Polygnotos (par Beazley, Athen-red-figured vases).
Assise, Sapho lit ses poèmes. Elle est entourée
de Nikopolis qui tend une couronne au-dessus de sa tête
et de deux jeunes-filles dont la première tient une lyre.
Sur le papyrus lu par
Sappho sont transcrits le titre du poème "paroles
ailées" et l'incipit "j'écris mes vers
avec de l'air".
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Cette "planche VII VASE A FIGURES ROUGES"
dessinée par Jules Chaplain membre de l'Institut (académie
des Beaux-Arts) d'après le vase de Vari est extraite du
livre "Les Céramiques de la Grèce propre -
vases peints et terres cuites" par Albert Dumont et Jules
Chaplain (Firmin Didot, 1881). (Livres et gravures sont numérisés
par Digimon - Maison de l'Orient et de la Méditérannée,
Lyon - France.). Des détails de ce vase de Vari illustrent un
timbre
de 1996 et une
télécarte de 2003 grecs :

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E. Pottier offre une notice du vase de Vari parmi
un "choix de vases de la Grèce propre" dans l'ouvrage
posthume d'Albert Dumont et Jules Chaplain "Les Céramiques
de la Grèce Propre tome premier Histoire de la peinture
des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle
avant Jésus-Christ suvie d'un choix de vases peints trouvé
en Grèce" (Firmin Didot, 1888) :
Sapho
et ses compagnes. - Hydrie à figures rouges du
Musée de la Société archéologique
d'Athènes (3), trouvée à Vari ; en
haut de la panse, bande de palmettes réunies par
des volutes ; en bas, grecque régulière
mêlée de croix semées de quatre points.
Haut. 0m30. Depuis que ce vase a été gravé
pour l'ouvrage de M. Dumont, il a été publié
de nouveau par M. Comparetti qui a réuni les peintures
relatives à Sapho (4) Elles sont au nombre de six
:
une hydrie
de la collection Dzialinsky (1), de style archaïquen
avec le dessin du personnage en lignes incisées
sur le fond noir et des applications de blanc sur les
chairs (2) Sapho debout, marchant à droite et jouant
de la lyre ; inscription SAØO
un cratère
du Musée de Munich(3) à figures rouges de
style sévère (Alcée et Sapho debout
et tenant chacun une lyre : inscription ALKAIOS.
SAØO;
un vase
de la collection Middleton (4), à figures rouges
de style libre de la fin du Ve siècle : Sapho assise
devant Eros volant qui lui tend une couronne ; inscriptions
SAPHO TA?AS
un lécythe
figures rouges, d'un beau style un peu plus tardif (5)
dont on a perdu actuellement [1888] les traces (Apollon
et les Muses, Thamyris assis jouant de la lyre, Sapho
groupée avec Aphrodite, Peitho et des Eros ; inscriptions
APOLLON, THAMYPIE, SAO...
enfin
une hydrie à figures rouges d'Athènes (6)
dont on connait qu'une description : cinq femmes jouant
de la musique et parmi elles Sapho assise avec la lyre
: inscription Saphon et
l'hydrie
attique qui fait le sujet de notre planche.

D'après le
style de la peinture et le caractère des inscriptions
(emploi de l'Oméga, du Sigma et du ?. forme du
L et du P, ce vase peut être de la seconde moitié
du Ve siècle. Il y a quelques divergences dans
la lecture des inscriptions faite par les savants qui
ont examinés l'original à Athènes.
Il n'y a pas d'hésitation sur les noms des compagnes
de Sapho. Nikopolis et Kallis. M. Halbherr, qui a étudié
les inscriptions pour M. Comparetti, lit le nom complet
de la poétesse, SAPPHO (7), là où
MM. Dumont et Collignon ne donnent que SAP. Sur les côtés
du volumen que tient Sapho assise, M. Halbherr a lu :
PTEPAE(+E I et EPEA, c'est à dire ptera exei epex,
réminiscence de l'expression homérique epex
pteroenta. M. Collignon a déchiffré pour
les premiers mots : IITEPDET I; M. Dumont IITEADET ; M.
Heydemann, IITEPOETI (8). L'inscription centrale se lit
assez facilement juqu'à la huitième
ligne : OEOIHEPIONE - PEONAP+OMAI, θεοí,
ηερíων επεων
αρχομαι (1). M. Comparetti
suppose ensuite un mot αλλων
&qui ne donnerait pas de sens précis. L'hypothèse
de M. Collignon est plus séduisante, agg(elos)
n(éon) u(m)n(on), et elle s'accorde ssez bien avec
la lecture de M. Dumont, mais elle laisse beaucoup de
place aux restitutions. M. Heydemann propose de lire archomai
a(dein). On ne retrouve malheureusement pas dans les fragments
qui nous ont été conservés de Sapho
ce début plein de gravité. Mais il n'est
pas douteux qu'il ne fasse partie des oeuvres saphiques.
On connait plusieurs exemples de ces citations de vers
lyriques que les peintres avaient dans la mémoire
et qui étaient probablement populaires (2).
M. Comparetti
a donné du sujet représenté sur ce
vase une interprétation pleine de tact et de goût.
On sait quelle répugnance les peintres de vases
antiques ont eue pour les sujets et les personnages historiques
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Maxime Collignon et Louis Couve nous offre une description du
vase de Vari dans leur "Catalogue des vases peints du musée
national d'Athènes" (Paris, 1902) :
- VASES PEINTS DU MUSÉE D'ATHÈNES
III. — HYDRIES
1241. — 1.289 (1260) (C, 517). — H., 0,39.
Hydrie à trois anses.
Le Vase a été recollé.
Les lèvres du col sont ornées de godrons;
sur le col, des patinettes très élégantes.
Grecque au bas de la panse.
Au milieu, Sappho est, assise sur une
chaise longue; dans le champ, à côté, on
lit : ^AP ? ? - Elle est, tournée à droite,
vêtue d'une robe à longues manches, aux plis
très fins, le bas du corps drapé dans nu
himation. La tête est belle, la physio- nomie gracieuse
et fine. Elle tient des deux mains un feuillet manuscrit
dont les lettres sont lisibles (voir plus loin). A droite,
deArant elle, deux jeunes filles en himation se tiennent
debout et paraissent écouter avec une attention
respectueuse. L'une d'elles tient wne lyre; l'autre s'appuie
sur l'épaule de sa com pagne. Derrière Sappho,
une troisième jeune fille, tournée à
droite, étend une main au-dessus de Sappho, comme
si elle s'apprêtait à la couronner, et, tient
l'autre main cachée sous son manteau. Dans le champ,
deux couronnes, l'une au-dessus de Sappho, l'autre au-dessus
du groupe des jeunes filles. Dans le champ, près
-de la jeune fille de droite, on lit : KAAA-IV
Près de celle de- gauche :. NIKOPOAIV
Travail soigné. Les figures de
gauche paraissent plus fine ment traitées. La composition
est. très heureuse. Le style de la peinture et
la paléographie des inscriptions indiquent la seconde
moitié du V siècle.
Le feuillet que tient Sappho porte les
lettres suivantes :
OEOI
HEPI
nN
ETTE
nu
?PX
OM
AI A
rr-
N-
Y-
N-
M...Collignon a proposé la restitution suivante
: Ose! rjspîwv- 'E-ÉWV [ÏV/OIJ.X!. drpc[SÀS;]
vféwv] U[IA]V[O>V]. M. Heydemann lit : [a]0-/0^2'.
afSîiv]. Sur la marge de droite, on lit : ETTEA
(sTtsa), écrit .en travers, et sur celle de gauche
: IITEPAET, ou bien HTEAÀÊT, ou.IlTEPOETI.
Ce beau vase a été publié : 1°
dans Dumont, Céram. de la Grèce propre,
1, pi. VI, p. 359 (Polder): 2° par Comparetti. Museo
I/.aliano, 1S86, II, p. 41-80, pi. VI. On trouvera dans
ces deux ouvrages le catalogue des peintures de vases,
relatives à Sappho.
L'inscription a encore été étudiée
par Heydemann, Rhein. Muséum, 1881, p. 469; Kretschmer,
Vaseninschriflen, p. 93, qui lit : y.pyz\).y.<. K'ÀXJMV]
'ir.iy. r.-~pi=:{y)-{y] . |
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- 4.
L'HYDRIE D'ATHENES (vase
à eau en terre cuite, chez les Grecs anciens) est un vase
à fond blanc où Sappho, appuyée sur les genoux
d'Aphrodite, déesse de la Persuasion et de la Beauté,
reçoit une colombe des mains d'Eros ailé. Sur ce vase
sont également, entre autres, nommés et représentés,
Apollon et Thamarys (collect. Jatta à Ruvo en Italie)
SAPPHO A POMPEÏ :

Portrait de jeune
fille, dit « de Sappho », Pompéi, Ier
siècle apr. J.-C.
Fresque, diamètre
: 29 cm. Musée archéologique national, Naples.
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«
Aucun portrait grec de Sappho ne nous est parvenu.
Mais peut-être s'en souvenaient-ils ces
artistes originaires de Grèce pour la plupart
, qui l'ont représentée sur des
fresques de Pompéi ; l'une d'elles, surtout
est pleine de vie et de fraîcheur. A vrai
dire, on pense presque à la manière
de Mme Vigée Lebrun devant cette jeune
femme aux grands yeux pensifs, aux courtes boucles
emprisonnées dans une résille, qui
mordille, d'une petite bouche en coeur, le bout
de son stylet, avant d'écrire un poème
sur les tablettes de cire qu'elle tient toutes
prêtes dans sa main potelée. »
Sappho histoire
d'un poète (Flammarion, 1966, p.
104) par Edith Mora. |
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Ci-dessus portrait imaginaire
de la poétesse Sappho (format de la gravure 138 x 88 mm) contenu
dans le livre "Les poésies
d'Anacréon et de Sapho, traduites en françois, avec
des remarques, par Madame Dacier"
édité en 1716 chez la Veuve de Paul Marret.

Planche XII extraite de l'
“Encyclopédie Méthodique,
partie Recueil d'Antiquités, contenant,
I° Têtes Antiques ou Iconographie
II° Costumes des différents peuples de l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age
III° Figures antiques ou iconologie ;
rédigé par Mongez de l'Institut National et de plusieurs sociétés savantes,
dessinés par Madame Mongez, gravé sous la direction de M. Bouilliard.
A Paris , chez Agasse, Imprimeur Libraire, rue des Poitevins, N° 18.
An XII — 1804. ”
Format avec les marges 30,5 x
23 cm, sans les marges 23 x 16 cm
Têtes de Pittacus, Bias, Periandre, Chitlon, Lycurge, Sapho.
La tête de Sapho est ainsi commentée dans le chapitre II section Première
:
SAPHO, lesbienne fameuse par ses poésies.
Fulvius Ursinus a trouvé son portrait sur une médaille d'argent
de Mytilène, ville de l'île de Lesbos & patrie de Sapho. Elle
appartenoit à un cardinal de Farnèse (Fulv. Ursinus, tab.
129) (Pl. XII n° 6.)
in Encyclopédie Méthodique par Mongez (1804). |
Cette gravure de la tête de Sapho
dessinée par Mme Mongez et gravé sous la direction de M Bouilliard est
inspirée du buste suivant :

Ci-dessus portrait imaginaire
de Sappho de Lesbos in Les Vrais
Pourtraits et vies des Hommes Illustres Grecs Latins et Payens Recueilliz
de leurs Tableaux, Livres et Médales (médailles) Antiques
et Modernes - par André
Thevet Angoumoysin Premier Cosmographe du Roy A Paris par la veuve
I. Keruert et Guillaume Chaudiere Rue St Jacques 1584


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II) ICONOGRAPHIE SAPHIQUE
MODERNE :
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Les Représentations de Sapho
au Musée d'orsay
- Sapho (1852) du sculpteur et peintre
français James
Pradier (Genève 1792-Bougival 1852)
Marbre avec rehauts d'or (lyre
en bronze doré) H : 120 cm, L : 117 cm, Paris, Louvre, Inv. RF
2990
- Sapho (1925, bronze)
- du sculpteur et peintre
Antoine Bourdelle (Montauban 1861- Le Vésinet 1929)
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- Pour plus de représentations de Sappho
voir le musée lesbien
de Saphisme.com
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